Le discours de Nicolas Sarkozy prononcé à l'université d'été du Medef continue de faire des vagues, notamment sa volonté claironnée de «dépénaliser» le droit des affaires. Hier sur France info, Eva Joly, ancienne juge d'instruction, est montée à son tour au créneau : «Je ne comprends pas un pays qui responsabilise ses enfants et ses fous et qui déresponsabilise ses élites. Les valeurs que dessine le président Sarkozy ne sont pas celles de la France que j'aime, mais celles de Berlusconi.» Suscitant l'enthousiasme patronal par son exhortation à «rendre aux Français le goût du risque», Sarkozy a comme toujours fait mine de s'interroger : «Comment y parvenir si la moindre erreur de gestion peut conduire en prison ?» Avant d'asséner : «La pénalisation du droit des affaires est une grave erreur, je veux y mettre un terme.»
Abus de biens sociaux. Car le mouvement est largement entamé. Depuis quelques années, l'essentiel du droit de la concurrence a déjà été sorti du champ pénal, ne donnant plus lieu qu'à des sanctions financières, notamment pour entente illicite - Bouygues et Vivendi, deux clients du cabinet d'avocat de Nicolas Sarkozy, en savent quelque chose. Comme exemple de délits financiers «dépénalisables», la chancellerie n'a en tête que la non tenue du registre en conseil d'administration - délit mineur, mais très rarement poursuivi. Quid de l'abus de biens sociaux ou du faux bilan, principaux délits susceptibles de f