Elle avait beau ne pas se dire anxieuse avant le début de l'audience, tout de même, c'est un soulagement. Le sentiment que justice est rendue. Marie-Françoise Durupt, cette femme qui, en avril, avait manifesté son indignation à bord d'un avion devant l'expulsion musclée de deux sans-papiers, a été relaxée hier matin par le tribunal de grande instance de Bobigny.
Mission. «L'important, c'est la reconnaissance du droit d'expression. Tout citoyen doit pourvoir dire ce qu'il pense», commente-t-elle sereinement, mais avec détermination, à la sortie de la 11e chambre du tribunal, accompagnée de quelques militants du Réseau Education sans frontières (RESF). Le 28 avril dernier, cette sexagénaire monte à bord d'un vol Air France Paris-Bamako, pour une mission professionnelle. Dans l'avion, deux sans-papiers maliens, expulsés du territoire. Le ton monte, la police «met des coussins sur la tête des Maliens pour les empêcher de crier». Derrière elle, des Maliens se lèvent de leurs sièges et protestent. Marie-Françoise Durupt leur emboîte le pas et dit sa «honte d'être française», ni plus ni moins. Avec elle, ils sont plusieurs passagers à manifester verbalement leur indignation. Seuls deux d'entre eux sont débarqués avant le décollage, puis placés en garde à vue : Marie-Françoise Durupt, donc, et Youssouf Soumounou, un Franco-Malien de 46 ans.
Le 3 juillet, ils comparaissent tous deux à Bobigny pour incitation à la rébellion. Marie-Françoise Durupt maintient s