Hier, 20 h 30. Après cinq heures de négociations avec la sous-préfecture de Saint-Denis, Lacine Koné, porte-parole du campement de la Maladrerie à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) apporte la bonne nouvelle aux 150 sans-logis qui campent devant l'école Joliot-Curie depuis deux mois. Elle tient en un seul mot : relogement. 21 h 40, le premier matelas est enlevé, les familles se dispersent chez des amis et des proches pour y passer la nuit, avant d'être pris en charge par l'Etat.
Bail. Car le relogement est pour tous, comme le stipule l'accord écrit d'Olivier Dubaut, sous-préfet de Saint-Denis, dont Lacine Koné a fait la lecture à tous les occupants du campement. Relogement immédiat pour les cinq familles expulsées au début de l'été parce qu'elles squattaient quatre logements sociaux de l'office public d'habitations à loyer modéré (OPHLM) d'Aubervilliers. Pour elles, il est prévu un hébergement en foyer, avant de trouver une solution pérenne. Processus de relogement ensuite pour toutes les autres : pour les 26 familles menacées d'expulsion parce qu'elles aussi n'étaient pas en possession d'un bail, et les quelque 40 autres qui s'étaient jointes au campement par solidarité.
Ces engagements de la part de la préfecture sont toutefois assortis de conditions : les relogements interviendront pour les familles se trouvant en situation régulière et prêtes à payer à l'OPHLM les indemnités équivalentes au manque à gagner généré par leur occupation sans bail. Surtout, cet accord n'