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Libération

Rachida Dati, entre éloges et rancoeurs

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Depuis quatre mois, la protégée des Sarkozy bouscule les usages de la magistrature. La colère gronde.
publié le 11 septembre 2007 à 9h35

«C'est sans précédent.» Voilà sans doute le commentaire le plus entendu, le constat le plus unanime (réconciliant en surface partisans et opposants) pour résumer quatre mois d'agitation frénétique, médiatique et polémique au ministère de la Justice. «Sans précédent», la convocation par la chancellerie du vice-procureur de Nancy qui se serait permis de glisser une critique sur la loi contre la récidive en audience (Libération du 30 août) et les protestations d'indignation qui ont naturellement suivi chez les magistrats. «Sans précédent», la réaction du Conseil supérieur de la magistrature, qui a demandé à être reçu par la ministre pour obtenir des explications sur cette convocation (la rencontre est prévue vendredi). «Du jamais-vu», le départ de sept membres du cabinet ministériel depuis sa récente création, «une première», le fait qu'une ministre de la Justice s'affiche en vacances avec le président de la République et sa femme. Cette dernière déclarant, de manière également assez inédite, à propos de la garde des Sceaux: «Je connais tout d'elle et je l'aime profondément. C'est d'elle que sont venues les plus jolies choses qu'on m'ait jamais dites.» (1)

«Choc des cultures». C'est certain, Rachida Dati «bouscule les corporatismes», comme elle s'en félicitait elle-même dans un entretien télévisé la semaine dernière, et les usages. Pas étonnant, vu ses liens avec le couple présidentiel, qu'une partie des critiques do