Prouver génétiquement sa filiation : cela pourrait devenir la future obligation des immigrés désireux d'obtenir un visa de plus de trois mois dans le cadre du regroupement familial. C'est le sens d'un amendement déposé par le député Thierry Mariani et voté mercredi par la commission des lois de l'Assemblée nationale, dans le cadre de la loi sur l'immigration qui sera examinée au Palais- Bourbon mardi. Déjà, ce texte alimente une vive polémique car la loi française encadre très strictement la pratique des tests ADN. Le recours aux empreintes génétiques n'est en effet possible que sur décision judiciaire, avec le consentement de l'intéressé, et dans un cadre médical, pénal ou scientifique. «C'est un amendement discriminatoire et à caractère raciste. Car pourquoi exiger des personnes étrangères ce qu'on ne demande pas à celles résidant en France ?» s'interroge le député-maire (UMP) Etienne Pinte, le seul député de la majorité, avec son confrère François Goulard, à s'être opposé à ce texte. Thierry Mariani justifie son amendement par la lutte contre «la fraude documentaire. Dans certains pays entre 30 et 80 % des documents de l'état civil sont des faux».
Financement. L'amendement n'impose pas ce test ADN ; les autorités consulaires le proposeront aux candidats à l'immigration. Hier la Ligue des droits de l'homme dénonçait «une hypocrisie consistant à prétendre que le test ADN ne sera que proposé et non imposé mais qui ne trompe