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Libération

Pierre D., ma vie avec un bracelet électronique mobile

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Ce condamné teste un nouveau dispositif d'aménagement de peine.
publié le 15 septembre 2007 à 9h39

On dirait un gros téléphone portable. Pierre D. (1) l'a posé sur la table, avec d'infinies précautions. Il lui jette des coups d'oeil inquiets. «Quand les murs sont épais, il perd le signal GPS, il bipe, ça veut dire que je suis en infraction, parce que les surveillants ne peuvent plus savoir où je suis», dit-il. Cet engin, c'est le boîtier qui permet le fonctionnement de son bracelet électronique mobile. Pierre relève le bas de son pantalon, dévoilant à sa cheville ce qui ressemble à une épaisse montre en plastique noir. «Le bracelet, le voilà.»

«En fait, je suis un cobaye», sourit Pierre. Le ministère de la Justice préférerait un terme plus positif, «pionnier» par exemple, mais la réalité reste la même : Pierre est l'un des dix premiers condamnés de droit pénal à tester le placement sous bracelet électronique mobile. Lancée à l'été 2006, la phase d'expérimentation est maintenant terminée. Des arrêtés publiés ce mercredi permettent la généralisation du dispositif. Qui fera donc partie de ces aménagements de peine que la ministre de la Justice, Rachida Dati, dit vouloir développer, pour lutter contre la surpopulation carcérale.

Liens amicaux.«Au début, j'ai failli demander à retourner en prison, raconte Pierre. Il y avait des bugs, ça bipait sans arrêt, les surveillants m'appelaient en me disant : Qu'est-ce qu'il se passe, où vous êtes? . Je vivais dans l'angoisse d'oublier mon boîtier et de me retrouver avec le