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Libération

Silence d'Etat après la mort de la sans-papiers défenestrée

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publié le 25 septembre 2007 à 9h47

Chulan Zhang Liu, la sans-papiers chinoise qui s'est défenestrée jeudi dernier à l'arrivée de la police boulevard de la Villette à Paris (Xe), est décédée des suites de ses blessures, vendredi à 23 h 55, à l'hôpital Georges Pompidou. C'est le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui a révélé l'information, hier, en s'indignant du silence des autorités. «L'issue fatale de ce drame a été soigneusement cachée pendant deux jours, a souligné RESF. Le gouvernement se sentirait-il enfin responsable après cette quatrième défenestration ?»

Alors qu'un nouveau rassemblement s'est tenu, hier soir, boulevard de la Villette, plusieurs élus parisiens ont interpellé, eux aussi, le gouvernement. Le maire de Paris, Bertrand Delanöe a dénoncé «la pression grandissante qui s'exerce sur les étrangers et la multiplication des contrôles d'identité et des interpellations collectives». «On a imposé à la police une politique de rendement, a déploré Tony Dreyfus, le député maire (PS) du Xe. Les contrôles systématiques font que les gens sont paniqués. Cela va trop loin, et c'est vrai, cela donne une impression de rafle.» Lors du rassemblement, Mouloud Aounit, le président du Mrap, s'est plaint du silence d'Etat entourant le décès de Chulan Zhang Liu : «Le gouvernement n'est pas naïf, il devait être informé au plus haut niveau de l'Etat.»

«Qui-vive». Chulan, âgée de 51 ans, n'était arrivée que depuis peu dans l'appartement du boulevard de la Vill