Il est environ 7 h 30, hier, et Mama Galledou arrive au tribunal pour enfants de Marseille. L'audience débute à 9 h 30, mais ses deux heures d'avance lui permettent d'éviter le public et les médias. Elle se rend alors au cinquième étage d'un bâtiment mitoyen au palais de justice, dans la bibliothèque. Une salle «où personne ne la verra», a précisé l'un de ses avocats, Me Molla. Entourée d'un greffier, de son autre défenseur Me Boudot, d'une équipe technique et de membres de sa famille, la jeune femme de 27 ans s'installe pour témoigner par visioconférence.
Plan serré. Sur son écran, le visage du président du tribunal apparaît, ainsi que le sien, en plus petit. Dans la salle d'audience, le processus est inversé : la salle voit le visage, cadré en plan serré, de Mama Galledou. Me Vouland, défenseur d'un des prévenus, raconte que «tout le monde était très concentré et avait les yeux rivés sur les écrans». Pendant environ quarante-cinq minutes, la victime a apporté son témoignage lors d'une audience tenue à huis clos. Selon le récit de Me Vouland, elle a réclamé des explications à ses agresseurs, en les questionnant : «Pourquoi on m'a laissé brûler ? A quoi vous pensiez lorsque vous êtes partis en m'abandonnant ?» Avant d'ajouter : «Si vous avez de la compassion pour moi, dites la vérité.» Les deux jeunes ont à nouveau exprimé leurs regrets, tout en restant enfermés dans le silence. Malgré les demandes de la jeune femme, pas l