C'était le samedi 18 octobre 2003. Les intermittents du spectacle manifestent depuis des mois contre le nouveau protocole de l'Unédic. Ils multiplient les actions coup-de-poing. Ce soir-là, le rendez-vous est donné au 45, avenue Victor-Hugo, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). L'adresse - entre autres - du plateau de la Star Academy. Un premier groupe, d'une vingtaine de personnes, débarque sur le prime, tourné en direct. Interloqué, Nikos Aliagas, le présentateur, laisse la parole aux intermittents. Durant trois minutes top chrono, de 21 h 07 à 21 h 10. Puis, l'émission s'interrompt, laissant place à Julie Lescaut, le temps pour la production de gérer les envahisseurs du moment. Car ils sont une centaine à tenter d'entrer dans les studios. La situation dégénère rapidement : la porte est brisée, des coups partent, des personnes sont blessées, les forces de l'ordre arrivent sur les lieux. Parmi cette foule d'intermittents, quatre ont été repérés par le responsable de la sécurité des locaux.
Ils comparaissaient vendredi devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny. Même chef d'accusation : «entrave concertée à la liberté d'expression et du travail avec destruction ou dégradation». T., un des prévenus, comparaît également pour «menace de mort réitérée» et P. pour «violence commise en réunion». Ils sont venus en bonne compagnie.
«Réponse.» Pour l'occasion, 31 personnes se sont portées volontaires pour comparaître. Elles sont toutes présen