«Ici, on vend des cigarettes mais on n'a plus le droit de fumer, c'est n'importe quoi!» s'énerve le patron d'un bar tabac, situé au pied de la Tour Montparnasse, à Paris.
«Vraiment tout part en fumée» s'amuse Etienne, un habitué du café-clope du matin. «On va faire avec. De toute manière, on n'a pas le choix... Mais croyez moi, je n'arrêterai pas de fumer à cause de la loi» jure t-il combatif.
Accoudé au comptoir, Philippe descend son café d'un trait. D'un geste mécanique, il sort une cigarette de son paquet. Puis, se reprend. Un quart de seconde d'hésitation, le temps d'enfiler son bonnet et de rejoindre la sortie, cigarette à la bouche.
«Les clients sont plutôt obéissants. Ce matin, j'ai demandé à un monsieur d'éteindre son cigarillos.Ca n'a pas posé de problème» explique Alain, serveur et non fumeur: «On respire mieux, non? Et peut être bien qu'on aura encore plus de clients au bar: les non-fumeurs seront plus nombreux». Seule certitude: la cigarette n'a pas fini d'animer les discussions de comptoir: « A tous les coups, certains vont fumer en cachette, dans les toilettes, comme des gosses! Comme au bon vieux temps», sourit Alain, en essuyant ses verres. Le patron: «Encore une interdiction! On ne peut plus rouler vite, ni fumer. Bientôt, on ne pourra plus picoler! Et les Français acceptent tout, sans rien dire »
Enfin presque. Assise dans son coin, le journal grand ouvert sur la table, Clémentine peste con