Villiers-le-Bel, ce matin 10 heures. La ville est calme. Seuls quelques cars de CRS attestent de la présence des forces de l'ordre. Ici et là, dans un bus, sur des compteurs électriques, les prénoms de Larami et Moushin, les deux jeunes tués dans une collision avec une voiture de police alors qu'ils circulaient à mini-moto, viennent rappeler le drame qui a mis le feu aux poudres il y a trois mois.La plupart des habitants ignorent encore tout de l'impressionnante opération de police menée à l'aube dans plusieurs quartiers de la ville. Ceux qui viennent de l'apprendre à la radio regardent cette démonstration de force avec un certain scepticisme, le sentiment que le retour en nombre de de la police risque de rallumer la mèche plus qu'autre chose. Ainsi cet homme, d'une cinquantaine d'année, venu aux nouvelles au bar PMU: «Ici tout était rentré dans le calme, ce n'était pas la peine de revenir attiser le feu. Ils feraient mieux d'aller voir ailleurs, là où c'est vraiment le bordel.»
Plus loin, Medhi, 20 ans, sort de cours, l'oreille vissé à son portable. Il essaie d'avoir des nouvelles de ses copains, dont deux «se sont fait soulevés» (ont été embarqué par la police) le matin dans l'opération menée à la Cerisaie. «Venir à 1.000, c'est jouer avec nos nerfs. La répression chez nous, c'est explosif. Faut qu'ils arrêtent de faire les malins, parce que ça peut repartir vite, ici ou à Sarcelles. Même après 35 interpellations, y aura toujours des gens ic
«Venir à 1.000, c'est jouer avec nos nerfs»
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par Hakim DJEROUDI
publié le 18 février 2008 à 7h00
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