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Libération

«On s'habitue à vivre de peu, mais là c'est de la survie»

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Plusieurs milliers de retraités ont défilé ce matin à Paris pour réclamer une revalorisation de leurs pensions.
par Cordélia Bonal
publié le 6 mars 2008 à 7h00

Sacs à dos, parapluies, chaussures de marche, bonnets, casquettes, casse-croûte: les quelques milliers de manifestants réunis de matin à Paris pour dénoncer les «retraites de misère» avaient prévu tout un attirail pour affronter la marche qui devaient les mener, sous la pluie, de la rue de Sèvres, dans le VIIe arrondissement, à Matignon.Devant l'entrée du très chic Bon Marché, c'est l'engorgement: les retraités, munis de cannes pour certains ou même en fauteuil roulant, croisent des clientes bien mises qui ont du mal à se frayer un chemin. «Poussez-vous, les nantis vont faire leurs courses», persifle une manifestante aux cheveux blancs, un autocollant «Pas de retraite au dessous du Smic» dans le dos.

Un seul mot d'ordre pour ce rassemblement qui réunit les unions confédérales de retraités CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa et la fédération des retraités de la fonction publique (FGR-FP): la revalorisation générale des pensions de retraite.

«Je ne m'en sors plus, je suis au bout du rouleau, je ne peux pas rembourser mes crédits et encore moins aider mes enfants», soupire Jacqueline. A bientôt 70 ans, elle touche 800 euros par mois, dont 300 euros de pension de reversion de son époux décédé. Partie à la retraite en 1995, elle a commencé à travailler à 14 ans comme femme de ménage. Dix ans non-déclarés, puis dix ans d'usine dans la métallurgie avec deux enfants à charge, la case chômage puis un emploi dans une cantine scolaire, «et même