«Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la Nation». Voilà ce que les députés ont décidé d'ajouter à l'article 1 de la Constitution. Deux semaines après avoir levé un tabou en organisant le tout premier débat sur les langues régionales, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, le 22 mai, cette amendement surprise dans le cadre de la réforme des institutions. Objectif: permettre l'adoption d'une loi pour normaliser et organiser l'apprentissage et l'emploi des ces langues.
En France, l’enseignement facultatif de certaines langues régionales - le basque, le breton, le catalan et l’occitan- est autorisé depuis 1951. Des décrets ont ensuite ajouté le corse, puis le tahitien et les langues mélanésiennes. Depuis 1970, ces langues régionales peuvent être utilisées comme option au baccalauréat. C’est un enseignement qui progresse fortement.
Pendant l’année scolaire 2001-2002, 252 858 élèves bénéficiaient d’un enseignement de langues régionales. Ils sont 404 351 aujourd’hui, soit près de 60 % de hausse!
Tous niveaux confondus, l’alsacien qui arrive en tête avec 163 820 élèves, et un doublement en cinq ans. Ensuite, vient l’occitan, (plus de 80 000 élèves, collégiens et lycéens) le tahitien (50 000 élèves) et le corse (34 598 élèves). Le breton touche 23 432 élèves, le basque 11 062 élèves et le catalan 13 048.
Députée socialiste de la 5e circonscription du Morbihan et présidente du Groupe d'Etude sur les langues régionales à l'Assemblée, Françoise Olivier-Coupeau (PS)