Le non-lieu général requis dans l'affaire de la vente de six frégates à Taiwan «n'est pas glorieux pour la justice française qui n'a pas pu franchir le barrage des pouvoirs publics sur le secret défense», a estimé ce mercredi Roland Dumas sur France Info. Mais l'ancien ministre de François Mitterrand critique surtout ses «amis» politiques dans cette affaire, plus que la justice.
Roland Dumas, ministre socialiste des Affaires étrangères lors de la signature du contrat en 1991, dit avoir «beaucoup regretté» le maintien du secret défense qui a empêché la justice de percer l'identité des personnes soupçonnées d'avoir touché des «rétrocommissions» sur la vente de ces bateaux.
«Je l'ai critiqué. J'ai critiqué certains de mes amis politiques qui étaient au poste de commande à ce moment-là… Je trouve qu'il y a des circonstances dans la vie où il faut avoir un peu de courage politique», a-t-il ajouté.
Les ministres des Finances successifs, Laurent Fabius, Francis Mer et Thierry Breton, ont plusieurs fois invoqué le secret défense pour refuser de communiquer des documents des douanes réclamés par les juges.
«Il ne restera rien de cette affaire si ce n'est un arrière-goût désagréable», a-t-il ajouté, en réaffirmant connaître l'identité des bénéficiaires de ces supposées rétrocommissions.
«Beaucoup de gens qui étaient à ce moment-là dans le gouvernement, dans les responsabilités de la haute administration, le savent également. C'est un se