Cela commence par des «ouh! ouh! ouh!». Puis des «sionistes! sionistes! sionistes!». L'ambiance est électrique devant la 17e chambre du tribunal de Paris, hier en début d'après-midi, où le fondateur de la Tribu Ka, le groupuscule noir ultra-radical et antisémite dissous en juillet 2006 par décret présidentiel, est jugé pour diffamation raciale.
Le 21 octobre 2006, Kemi Seba (l'étoile noire en égyptien ancien), de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capochichi, avait traité sur son site Internet SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) d'«officines sionistes» et qualifié la France de «camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple».
Le parquet avait porté l'affaire en justice. De leur côté, SOS Racisme et l'UEFJ s'étaient constituées parties civiles à l'audience.
«Ce n'est pas la rue des Rosiers, mais on a fait venir la rue»
Il est 13h15 et la foule attend l'ouverture de l'audience devant la porte de la 17e chambre. Stellio Capochichi et sa cinquantaine d'amis prennent à partie les avocats des deux associations, Mes Patrick Klugman et Stéphane Lilti.
«Est-ce que gros ventre, c'est antisémite?» provoque Stellio Capochichi, sourire aux lèvres, à la figure de Me Stéphane Lilti, conseil de l'UEFJ. «Ce n'est pas la rue des Rosiers, mais on a quand même fait venir la rue», poursuit