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Sida: les chercheurs ont-ils fait une avancée décisive?

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Des chercheurs ont découvert un gène pouvant jouer un rôle clé dans la production d’anticorps qui neutralisent les rétrovirus. Bien que cette trouvaille soit présentée comme une avancée majeure, bien des questions restent en suspens...
par Eric Favereau
publié le 5 septembre 2008 à 7h00

Une avancée décisive vers l'élaboration d'un vaccin contre le sida? Peut-être pas. D'autant que dans le domaine des interactions entre le virus du sida et le système immunitaire, bien des questions restent en suspens. Et les annonces se suivent sans apporter de réelles réponses.Il n'empêche, dans la revue Science datée du 5 septembre, des chercheurs américains ont découvert un gène pouvant jouer un rôle clé dans la production d'anticorps qui neutralisent les rétrovirus, comme par exemple le VIH responsable du sida. Cette découverte a été faite sur des souris: elle pourrait expliquer en partie pourquoi certaines personnes exposées au VIH ne sont jamais infectées. Ce gène, appelé Apobec3 qui existe aussi chez les humains, pourrait contrôler la capacité des souris à produire des anticorps neutralisant des rétrovirus, ce qui leur permettrait de combattre avec succès des infections.

«Cette protéine Apobec 3 n'est pas nouvelle, on y travaille depuis au moins 5 ans, explique à Libération la professseure Françoise Brun Vezinet de l'hôpital Bichat, à Paris. D'ordinaire Apobec 3 est une protéine qui sert à se protéger du virus, car elle agit en déstabilisant tout le code génétique du virus. Mais dans le cas du VIH, il y en a une autre qui contre l'action d'Apobec3. Ce qu'évoque ce travail américain, c'est que les chercheurs auraient mis à jour un nouveau mécanisme, en particulier dans la production d'anticorps neutralisants».

Ces chercheurs sont encore au stade de