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Libération

«Le RSA, ça vous remet dans le bain»

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Précarité. Rencontre avec des allocataires dans le Nord, département pilote du dispositif.
publié le 25 septembre 2008 à 9h01

«Avec le RMI, j’étais à 447 euros. Avec le RSA, je passe à 600.»

Marie-France habite à Maubeuge (Nord), mais en ce moment, c’est une parenthèse vendanges, en Champagne. Là, c’est la pause au milieu des ceps et elle se raconte au téléphone.

«Les vendanges, on dit que c’est dur, mais c’est supportable. Et puis, on rencontre des gens.»

Elle a 52 ans, a jonglé entre le RMI et les contrats emploi solidarité. Elle touche le Revenu de solidarité active (RSA) expérimenté depuis janvier dans le Nord et examiné ce soir à l’Assemblée (lire ci-contre). Après les vendanges, elle redevient femme de ménage, une heure par jour, à Maubeuge. Avec le RSA, ses heures travaillées ne sont plus retranchées de son RMI, mais en partie ajoutées, selon un calcul qui lui permet de ne pas travailler pour rien. Pour toucher le RSA à Maubeuge, il suffit d’être RMiste ou bénéficiaire de l’allocation parent isolé. On signale à la Caisse d’allocations familiales (CAF) qu’on a retrouvé du travail ou une formation rémunérée et le RSA est calculé à partir du nombre d’heures travaillées. Un célibataire sans enfant qui gagne 257 euros à quart-temps touche 296 euros de RSA. Un smicard gagne 1028 euros, 26 de RSA et 76 de prime pour l’emploi.

Ça marche aussi pour un créateur d'entreprise. A un détail près : si on ne se paie pas la première année, on l'a dans l'os, comme Bruno, qui a créé Arts et travaux, une marque de CD historiques. «Résultat : que dalle. Mais je paie l'Urssaf dès la première année. Ç