Ils ne se connaissent pas et se rencontrent pour mourir ensemble. L’affaire du double-suicide de Toul, le week-end dernier (lire encadré), n’est pas la première du genre. En mai, déjà, une de ces deux jeunes femmes avait planifié son suicide via Internet, avant d’être sauvée in extremis dans une forêt du Nord. Ces «pactes suicidaires» liés à Internet se multiplient aussi au Japon, où une trentaine de décès de ce genre ont été rapportés depuis 2004, ainsi qu’en Grande-Bretagne.
Droit au but. Taper «suicide» dans un moteur de recherche suffit à mesurer l'ampleur du phénomène. «Je sais où et quand, c'est décidé», proclame sur un forum une jeune fille qui dit vouloir transmettre le lien de la discussion à ses parents après son geste, «pour qu'ils comprennent». Parcourir ces forums, c'est plonger dans la détresse de jeunes qui s'interrogent non pas tant sur le bien-fondé de l'acte suicidaire que sur où, quand et comment se suicider. La plupart des posts vont droit au but. Tel internaute demande sans détours «comment ne pas se louper», tel autre «comment créer du monoxyde de carbone», ou une «méthode sans douleur». Les réponses sont aussi directes que morbides. Et, régulièrement, apparaissent des appels au suicide collectif. Ainsi sur le site Jetaide. C'est là que se sont contactées les deux jeunes femmes mortes à Toul. On peut y lire cet échange, daté du 23 septembre. Doberman : «Si vous ne vous sentez pas le courag