Le parquet de Paris va demander la révocation de la semi-liberté accordée à Jean-Marc Rouillan, après un entretien à l'Express à paraître jeudi dans lequel le cofondateur d'Action directe laisse entendre qu'il ne nourrit aucun regret pour l'assassinat du patron de Renault Georges Besse.
Dans cet entretien, Rouillan, interrogé sur l'assassinat de Georges Besse le 17 novembre 1986, répond: «Je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus… Mais le fait que je ne m'exprime pas est une réponse. Car il est évident que, si je crachais sur tout ce qu'on avait fait, je pourrais m'exprimer. Par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique.»
L'activiste d'Action directe affirme également être conscient qu'il «joue» sa liberté en s'exprimant sur cette affaire. Il déclare aussi: «Il faut clarifier les choses: le processus de lutte armée tel qu'il est né dans l'après-68, dans ce formidable élan d'émancipation, n'existe plus (...) Mais, en tant que communiste, je reste convaincu que la lutte armée est nécessaire à un moment du processus révolutionnaire.»
Jean-Marc Rouillan a été condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité, pour les assassinats du PDG de Renault Georges Besse en 1986, et de l’ingénieur général de l’armement René Audran, un an plus tôt.
Il bénéficie depuis décembre 2007 d’un régime de semi-liberté et travaille actuellement dans une maison d’édition marseillaise, après vingt années p