Annette et Antti, 16 ans, ont aujourd’hui un cours commun, le dessin. Mais c’est le seul de la semaine. Après avoir fait leur scolarité ensemble, tous deux ne se voient guère depuis qu’ils sont entrés au lycée, en août. Et pour cause : il n’y a plus ni classe ni niveau. Chaque lycéen a trois ans pour parvenir au bac. D’ici là, il construit lui-même son emploi du temps en choisissant des «modules», des matières, qu’il change tous les deux mois. Annette et Antti ont, par exemple, pris maths. Mais la première, plus douée, a opté pour les «maths approfondies» tandis que le second se contente de «maths allégées».
Le lycée finlandais est ainsi, terriblement compliqué mais magistralement efficace. Dans toutes les enquêtes internationales, le pays figure dans le peloton de tête. Dans le programme Pisa qui mesure les performances des élèves de 15 ans, les Finlandais excellent en lecture, en maths, en sciences. Les élèves en grande difficulté sont moins nombreux qu'ailleurs, ceux ayant un bon niveau, plus nombreux. Un modèle auquel la France, pourtant si fière de son «système éducatif, le meilleur du monde», avoue s'intéresser. Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, s'est rendu plusieurs fois sur place. Il a célébré l'exemple finlandais avec d'autant plus d'enthousiasme qu'il sert sa cause : plus performant et moins coûteux. Avec l'introduction de modules semestriels, sa réforme du lycée s'en inspire. Mais il n'était pas question de copier, les contextes sont trop différents