Jeudi soir, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a annoncé qu’il allait enquêter sur les conditions dans lesquelles ont été interrogés des magistrats de Moselle après le suicide d’un adolescent de 16 ans, le 6 octobre à la prison de Metz-Queuleu. L’organe suprême de la magistrature était saisi par les deux principaux syndicats de magistrats, l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et le Syndicat de la magistrature (SM, gauche).
Pourquoi le CSM était-il saisi ?
Le 6 octobre, à peine connu le suicide du mineur, Rachida Dati dépêche au parquet de Sarreguemines (Moselle), où avait été prise la décision d'incarcérer ce mineur, cinq membres de l'Inspection générale des services judiciaires. Entre 23h45 et 0h30, ils interrogent le substitut du procureur sur les raisons qui l'avaient amené à incarcérer ce mineur. Les syndicats de magistrats dénoncent aussitôt «des pressions» exercées sur leur collègue. Celui-ci, ainsi que sa hiérarchie, va être auditionné par le CSM dans la première semaine de novembre. «Il est sain que le CSM entende directement les protagonistes pour se faire une opinion en toute indépendance», estime Christophe Regnard, le nouveau président de l'USM.
Quel est le sens de l’enquête ordonnée par le CSM ?
L'initiative du CSM intervient alors que les magistrats dans leur ensemble tempêtent contre le manque de soutien et les pressions dont ils s'estiment victimes de la part de Rachida Dati, la garde des Sceaux. La journée d'action de jeudi appelée, et ce n'est pas fréquent, par l'USM et le SM réunis, voulait dénoncer