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Libération

L’affaire du présumé violeur relâché par erreur prend de l’ampleur

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publié le 25 octobre 2008 à 6h51

Il s’appelle Jorge Montes. Il a 48 ans, et danse très bien le tango. Il se sert de ce talent pour séduire les filles. L’homme s’exprime avec une pointe d’accent. Il est né à Colonia, en Uruguay. Montes est soupçonné d’avoir violé des femmes à trois reprises. Il a déjà été condamné en mai 2007 à deux ans de prison, dont un avec sursis pour violences et agressions sexuelles sur sa compagne.

Risques. Depuis jeudi, il est libre. A cause d'une erreur d'écriture commise par un magistrat. Dans l'arrêt de la cour d'appel de Paris concernant Montes, il est écrit que «la détention est l'unique moyen d'éviter tout renouvellement des infractions, dont le risque apparaît majeur». Au milieu d'autres risques, dont celui de faire pression sur ses victimes ou de se soustraire à la justice. Dans la conclusion, c'est le contraire, on le libère.

Ce n'est pas une première dans la série des bourdes judiciaires, mais celle-là commence à faire du bruit. Elle intervient alors même que Rachida Dati, la ministre de la Justice, fait face à une très forte mobilisation (Libération de jeudi). La chancellerie a réagi, expliquant qu'elle attendait un rapport «précis» sur ce qui s'est passé. Et, vendredi soir, Nicolas Sarkozy demandait la réincarcération du «violeur présumé» (lire ci-dessous).

Les avocats des parties civiles sont furieux. Me Henri de Beauregard avoue que sa cliente est «surprise et inquiète». Elle craint, dit-il, de se retrouver devant un