Jean-Baptiste Eyrault. «Il faut dire ça suffit : 22 milliards d'euros viennent d'être ponctionnés sur l'épargne populaire pour venir au secours des banques et des promoteurs. Au même moment, la loi Boutin, qui vient d'être examinée par le Sénat, fait peser une menace considérable sur les droits des locataires et des mal-logés. On a souligné l'échec de la ministre du Logement au Sénat concernant la remise en cause de la loi SRU - fixant à 20 % le quota de construction de logements sociaux -, mais sa loi annonce fin du droit au maintien dans les lieux des locataires HLM. La majorité dit qu'elle veut s'attaquer au "bail à vie", et l'on voit se profiler l'idée d'un "bail de six ans" en HLM. On va traîner devant les tribunaux les locataires en "sous-peuplement", souvent des personnes âgées, alors qu'il y a d'autres solutions possibles.
Concernant les opérations de démolition, la loi stipule que les locataires seront obligés de quitter les lieux après un certain nombre de propositions de relogement. Alors que les familles résistent souvent dans le cadre des comités antidémolition. Simultanément, on accorde aux promoteurs la possibilité d’entrer à plus de 50 % dans les programmes d’aménagements urbains et même de les conduire. On ouvre ainsi aux spéculateurs le marché de la rénovation des quartiers anciens. C’est la privatisation des politiques d’urbanisme. Les délais accordés aux locataires dans les procédures d’expulsion sont quasiment supprimés. La fourchette de