Quinze ans dans la rue et un «cri d'alarme». A l'occasion de l'anniversaire du Samu social de Paris, créé en 1993, ses dirigeants ont évalué hier à 200 le nombre de réponses négatives apportées chaque jour aux sans-abris qui composent le numéro d'urgence, le 115. «Nous ne disposons pas d'assez de solutions d'hébergement de qualité pour faire face», a jugé Stefania Parigi, la directrice de l'organisme à Paris.
«Aller vers». Le médecin Xavier Emmanuelli, fondateur et président du Samu social, l'a rappelé : «L'exclusion est malheureusement devant nous.» Suscitant chaque fois une vague d'émotion à l'approche du grand froid, «elle n'est pas liée à l'hiver, mais elle est inhérente à notre mode de développement dans les grandes cités». Et «face à la crise qui s'annonce, ce sont les gens précaires, les plus fragiles, qui vont trinquer». Ils ne tomberont pas dans la grande exclusion, «mais seront peut-être marginalisés».
Quinze ans de rue et aucune envie de baisser les bras. «C'est bien pour cela qu'il faut se battre et transformer nos institutions», juge Xavier Emmanuelli, qui a tenu à rappeler la «philosophie» de l'organisme, dont les équipes mobiles d'aide ont, en 2007, pris en charge 14 700 personnes à Paris. Dans le droit fil du Samu médical, l'«aller vers» est la marque de fabrique du Samu social. Il s'agit de «sortir, [de] ne pas attendre que ces gens viennent, car ils ne viendront pas». Pas la force. C'est aux équip