La petite salle des fêtes de Tarnac était hier après-midi aussi remplie que lors de la création du comité de soutien aux cinq jeunes placés en détention, il y a une semaine. Quelques têtes nouvelles parmi les 200 personnes présentes : Gérard Coupat, le père de Julien Coupat, Michel et Marie, parents de Yldune, sa compagne, au milieu d’autres parents d’enfants mis en examen ou simplement de résidents de la ferme du Goutailloux. Ils sont venus rencontrer ces habitants qu’ils n’ont pour la plupart jamais vus et qui envoient des lettres de soutien ou donnent de l’argent pour leurs enfants depuis leur incarcération via la petite panière et le pot de confiture dévolus à cet usage à l’entrée du café, tenu par les jeunes du Goutailloux.
Méfiance. Les seuls à ne pas être les bienvenus sont les journalistes, tolérés mais interdits d'appareil photo ou de caméra. Une méfiance nourrie par les infos qui tombent et qui alimentent les discussions. «Tu as vu, ils parlent d'un carnet noir», commente le serveur du café en levant le nez d'un journal. «En fait, ils ont trouvé dedans une liste de courses : ciment, chaux, poutrelles.» Rires autour de lui.
Les parents sont sur la même ligne que les habitants : refuser poliment de répondre aux questions de la presse, s'exprimer d'une seule voix, de préférence par écrit. Michel, pourtant, se lève. Il a envie de dire qu'il a froid. «Froid aux os. C'est le contrecoup.» Le message est reçu. Sa compagne lit