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Libération
Interview

«Le PS a pris le risque de banaliser ce crime contre la démocratie»

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L'avocat Vincent Tolédano dénonce les dérives électorales du parti socialiste.
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publié le 25 novembre 2008 à 20h40
(mis à jour le 25 novembre 2008 à 21h09)

Vincent Tolédano, avocat, défend l'architecte Benoît Brasilier, candidat malheureux aux législatives parisiennes de 1997 et partie civile dans le procès des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris. Pour Libération, il commente la crise électorale au PS.

Les démêlés du PS avec la régularité de ce scrutin sont-ils surprenants ?

Non. Plutôt que de sanctionner des pratiques connues de tous depuis des décennies, en privilégiant les équilibres politiques internes, le PS a pris le risque de banaliser ce crime contre la démocratie, ravalé au rang de simple folklore local. La triche est un sport national. Et ce mal français touche toutes les grandes organisations : partis, syndicats, mutuelles, associations, dont les élections sont souvent contestées par les adhérents.

Quelles ont été les erreurs du PS dans l’organisation de ce scrutin ?

Compte tenu du nombre de votants, dispersés dans le monde entier, et du caractère manuel des opérations de dépouillement, la proclamation des résultats paraît aussi précipitée que l’organisation d’un second tour en vingt-quatre heures. Une nouvelle fois par aveuglement politique, les promoteurs en 1995 de son élection au suffrage direct par les militants n’ayant peut-être pas envisagé que le premier secrétaire ne soit pas élu au premier tour.

Quelle est la jurisprudence du juge des fraudes électorales quand un résultat est si serré ?

Le juge de l'élection rend des décisions pragmatiques et no