Menu
Libération
TRIBUNE

Les lycéens hors du monde ?

Article réservé aux abonnés
par Philippe Meirieu, Thomas Piketty, Sylvain DAVID, Bernard Lahire et Yves Déloye
publié le 1er décembre 2008 à 6h51

La réforme annoncée par Xavier Darcos aurait pu constituer une réelle opportunité pour améliorer le fonctionnement du lycée, remédier à ses carences actuelles et renouveler le défi d’une démocratisation en panne depuis plus de dix ans. Mais rénover le lycée pour lui donner une nouvelle dynamique suppose de se donner le temps de la réflexion et le temps de la concertation.

Malheureusement, le projet de réforme que le ministère souhaite mettre en œuvre coûte que coûte ne répond à aucune de ces deux exigences.

La précipitation dans laquelle se déroule actuellement sa mise en œuvre (entrée en application de la nouvelle organisation des enseignements en classe de seconde, dès la rentrée 2009, alors même que le contenu du cycle première-terminale n'est pas défini, rénovation des programmes d'enseignement en moins d'un mois…) ne permet pas d'aborder réellement des questions qui sont centrales : quelle formation doit être dispensée dans le lycée du XXIe siècle ? Quels objectifs lui assigne-t-on et quelles méthodes d'apprentissages souhaite-t-on favoriser ?

C’est dans ce contexte qu’il convient de s’intéresser à la place et aux finalités de l’enseignement des sciences économiques et sociales (SES) au sein de la réforme proposée par Xavier Darcos.

Il apparaît ainsi clairement que cet enseignement paie un lourd tribut à cette réforme.

Alors même que la crise financière actuelle montre avec une rare acuité la nécessité de doter l’ensemble des citoyens des moyens de comprendre les