Après avoir déclenché un vague de protestations, l'interpellation musclée, vendredi, de Vittorio de Filippis, ancien directeur de la publication et journaliste à Libération, a provoqué, hier, l'annonce par l'Elysée d'une mission de réflexion visant à définir «une procédure pénale plus respectueuse des droits et de la dignité des personnes». Ce travail pourrait être confié à la commission déjà chargée de la modernisation du Code de procédure pénale, présidée par Philippe Léger, avocat général à la Cour de justice des Communautés européennes.
Contradiction. L'Elysée a fait savoir que «le président de la République comprenait l'émoi suscité par les conditions d'exécution d'un mandat de justice à l'occasion d'une affaire de diffamation». Sans constituer un démenti cinglant, le communiqué de Nicolas Sarkozy contredit les déclarations successives de Rachida Dati, garde des Sceaux, et de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, intervenues dans la journée pour soutenir la magistrate qui avait délivré le mandat d'amener et les policiers. Nicolas Sarkozy a rappelé avoir demandé à la garde des Sceaux de «mettre en œuvre les propositions de la commission Guinchard qui préconise notamment la dépénalisation de la diffamation».
Présente au Sénat pour l'examen du budget 2009, Rachida Dati a soutenu que la procédure suivie par la juge Muriel Josié, vendredi, avait été «tout à fait régulière» : «Dans cette affaire, une per