Lors de son audition, en septembre, par la commission chargée de l'évaluation de la loi Leonetti, Robert Badinter avait dit avec force : «Cela fait soixante ans que j'entends parler de loi sur l'euthanasie. Arrêtons cette fureur de légiférer. Il y a une loi, vous l'avez votée, voyons comment cela marche. Cela me paraît largement suffisant.»
Ces propos répondaient à cette question devenue insistante : faut-il aller plus loin, et toucher à la loi Leonetti, promulguée en 2005, qui donnait pour la première fois un cadre à la mort médicalisée à l'hôpital ? Pour schématiser, celle-ci permettait l'euthanasie passive (lire ci-contre), refusant tout geste actif. Mais, comme si tout était toujours à recommencer, la moindre affaire d'euthanasie, largement relayée dans les médias, a relancé les débats. Partisans et adversaires de l'euthanasie ou du suicide assisté remontaient au front. En mars, la mort de Chantal Sébire en a été une terrible illustration. Que répondre à cette femme qui réclamait la mort ? Le Premier ministre demandait alors à l'auteur de la loi, Jean Leonetti, une mission d'évaluation. Aujourd'hui, celui-ci rend son rapport auquel Libération a pu avoir accès.
Jean Leonetti suit l'avis de l'ancien garde des Sceaux. On ne bouge pas, on reste dans le même cadre du «laisser mourir». Mais le député UMP suggère des aménagements et insiste sur la nécessité d'une transparence des pratiques. En tout, 10 changements et 20 propositions.
Sédation.