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Libération

Face à la maigreur du dossier, les soutiens grossissent

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La mobilisation en faveur des inculpés dépasse le cercle des proches.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51

Au commencement, il y avait le KO. Face aux déclarations du ministère de l'Intérieur, du parquet et aux révélations des enquêteurs relayés par les médias, les proches des interpellés étaient, peut-être, un peu groggy, submergés. Une semaine après, Michel et Gérard, pères d'Yldune et Julien, tous les deux incarcérés, disaient«on ne comprend pas l'agression», mais ne voulaient pas «être des victimes». Gérard, médecin à la retraite, a rencontré Michel, philosophe, le 15 novembre, dans les couloirs du Palais de justice, à l'issue des neufs gardes à vue de l'enquête sur les dégradations de lignes SNCF. Tous deux attendaient la décision du juge de mettre en examen leurs enfants.

Les habitants de Tarnac (Corrèze) ont été les premiers à réagir, le jour même des interpellations. Pressé de question par les journalistes, Jean Plazanet, ancien maire de Tarnac (PCF), estimait que le portrait de dangereux terroristes ne collait pas. Le 14 novembre, avant même la fin des gardes à vue, lui et d'autres créaient avec de nombreux habitants outrés un comité de soutien aux jeunes du plateau de Millevaches.

Pour leur défense, quatre (tous en détention provisoire) des neuf mis en examen ont choisi Irène Terrel. Une ténor qui a plaidé pour Marina Petrella et d’ex-brigadistes, mais aussi des manifestants anti-CPE et des sans-papiers.

Alors que les cinq avocats estomaqués par le manque de preuves dénonçaient en cœur «une procédure disproportionnée», naissait à Rouen (où viven