Dix-huit morts pour des «gamineries». Elles avaient 16 et 18 ans quand ça s'est passé. Fatou, Tiana et Sabrina comparaissent aujourd'hui devant la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne. Dix-huit jours durant, à huis clos, elles devront répondre de «dégradation par incendie ayant entraîné la mort et des blessures pour autrui».
Il est 1 h 21, ce 4 septembre 2005 à l'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne. Allée du Stade, d'énormes flammes s'échappent de la tour 2. Les pompiers arrivent, maîtrisent le feu vingt minutes plus tard. Le hall est ravagé. Une épaisse fumée toxique a envahi les parties communes de la HLM de 18 étages. Les secours retrouvent 12 morts dans la cage d'escalier, intoxiqués par l'inhalation de gaz de combustion, du monoxyde de carbone. Six blessés décéderont dans les trois jours suivants. Hélène Romano psychologue dépêchée sur les lieux, dira peu après à Libération : «Les habitants ont vu beaucoup de morts allongés en bas des tours…Ils se sont vus mourir à leur tour. Il y a eu, dans la panique, des bagarres entre ceux qui voulaient sortir et ceux qui les en empêchaient. Ils ont marché dans les escaliers sur des choses, des animaux morts, des bouts de chaussures, avec la conviction absolue d'avoir piétiné des êtres humains.»
Pleurs. Tout ça pour une vengeance d'ados. Une histoire dans laquelle une «hypocrite» parle «mal» dans le dos des autres. «Des gamineries de cour d'école», r