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Libération

Union sacrée pour le jour du Seigneur

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Les chrétiens, de toutes obédiences et de tous bords politiques, partent en croisade contre le travail le dimanche.
publié le 15 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 15 décembre 2008 à 6h51)

Les chrétiens sont massivement contre, évidemment. Du haut en bas de la hiérarchie, catholiques et protestants, de droite comme de gauche, sociaux et traditionalistes, toutes chapelles confondues. Avec son projet de travail du dimanche, Nicolas Sarkozy a réussi «une prouesse œcuménique : mettre d'accord les chrétiens de toutes sensibilités», rigole Jean-Pierre Denis, directeur de la publication de la Vie. Et la mobilisation qui s'en est suivie a sans doute influencé les responsables politiques, même si son poids exact est difficile à mesurer.

«Il y a eu une montée en puissance, les gens ont réagi quand ils m'ont vu dans la liste des 60 députés [ayant signé le 21 novembre une tribune contre le travail dominical, ndlr], puis à partir du moment où les magazines d'obédience chrétienne s'y sont mis. Là, je reçois beaucoup de courriers, de mails, et pas uniquement de catholiques», témoigne le député UMP Etienne Pinte.

André Vingt-Trois, cardinal, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a saisi toutes les occasions de redire son opposition, la dernière, c'était vendredi sur RTL. Habilement, il n'a pas situé son argumentation sur le strict terrain religieux mais sur celui, beaucoup plus consensuel, des valeurs. En réponse au slogan du chef de l'Etat, «travailler plus pour gagner plus», il a fait mine de s'interroger : «Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l'existence ?»

«Lettre». L