Quid de la relation entre «la femme enceinte et l'enfant qui se forme en son sein ?» Pour l'archevêque de Rouen, Jean-Charles Descubes, président du conseil pour les questions familiales et sociétales de la Conférence des évêques de France, la gestation pour autrui (GPA) pose des questions qui méritent d'être réfléchies «sans précipitation» et sans «s'enfermer dans les limites d'un débat public médiatisé». «La souffrance des couples qui ne peuvent avoir d'enfant ne peut être ignorée, précise-t-il. Mais il importe d'être attentif aux bouleversements qu'induit le recours à la maternité (pour autrui) sur notre conception du couple, de l'enfant et de sa place dans la famille.»
«Fiction». Pour autant, l'église catholique ne condamne pas formellement cette technique. En tout cas pas pour l'instant. «Notre avis est loin d'être achevé», explique Jean-Marie Andrès, le vice-président des Associations familiales catholiques. Comme l'évêque de Rouen, c'est la relation entre la gestatrice et l'enfant qu'elle porte qui le préoccupe. «Je prête mon utérus, et sous prétexte qu'il y a un contrat, on va faire semblant qu'il ne se passe rien entre la personne qui porte un enfant pendant neuf mois et l'enfant qui est porté ? C'est une fiction», s'exclame-t-il. La gestatrice n'est «ni un nid ni une couveuse, insiste-t-il. De nombreux facteurs inconscients, affectifs et singuliers la lient à son enfant et réciproquement».
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