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Libération

Après la mort d’un enfant, garde à vue d’une infirmière

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Hôpital . La soignante aurait administré par erreur un produit.
par Géraldine Houdayer, 0
publié le 26 décembre 2008 à 6h51

Ilyès, 3 ans, est mort le soir de Noël. Peu avant, une infirmière lui aurait, par erreur, posé une perfusion dont le contenu ne lui était pas destiné. Hier soir, la garde à vue de la soignante a été prolongée.

Mercredi, à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris, l’infirmière administre au petit garçon du chlorure de magnésium au lieu d’un sérum glucosé destiné à le réhydrater. Selon plusieurs médecins, le chlorure de magnésium est peu dangereux en soi, mais, à haute dose et en intraveineuse, peut entraîner des perturbations du rythme cardiaque.Immédiatement après son erreur, la soignante la signale au chef de service. L’enfant, entré aux urgences pédiatriques le matin pour une angine, est mis en réanimation. Il meurt à 20 h 45. Dès 23 heures, l’infirmière est placée en garde à vue, à la brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP), chargée de l’enquête par le parquet de Paris.

Les syndicats s'indignent rapidement. La procédure est, selon eux, «disproportionnée». «Cette garde à vue, c'est symptomatique de la méthode Sarkozy, s'énerve Christophe Prudhomme, de la CGT santé. Tout est fait à l'attention des médias. Le gouvernement dégrade le système, désigne des boucs émissaires dès qu'une erreur est commise. Il faut qu'il trouve des responsables. Mais à quoi ça rime de traiter les gens comme ça ?»

Audit interne. Un pédiatre syndicaliste est également choqué. «On n'a pas l'habitude de judiciariser aussi rapidement une erreur médicale, m