Le 3 décembre, le recteur Varinard a remis le rapport qui lui avait été demandé sur la justice des mineurs dont les articles parus dans la presse avaient déjà donné les axes principaux.
Auparavant une bataille de chiffres avait commencé entre le ministère et des chercheurs créant des interrogations sur l'une des principales justifications objectives des réformes envisagées mais la «mère des batailles» n'est pas là. Elle n'est pas non plus dans la prison à 12 ans qui ne relève pas du «bon sens» comme le Premier ministre a dû le rappeler à la garde des Sceaux. Elle touche au projet qu'une société, la nôtre, se donne pour sa jeunesse. Un projet n'est pas affaire de statistiques mais de façon dont on traite les réalités qu'elles peuvent révéler, en l'espèce une croissance de la délinquance violente de la part de jeunes. C'est cela la politique et c'est bien de la politique que font la garde des Sceaux et le président de la République par commission interposée.
Quoi que viennent en dire aujourd’hui les différents responsables gouvernementaux, l’immédiat après-guerre, où a été fondée la justice des mineurs en France, était d’une dureté, d’une âpreté dont on a perdu l’idée et - puisqu’une des causes de la future réforme serait que les jeunes n’en sont plus - rappelons que l’on y était adulte bien plus tôt qu’aujourd’hui, car on n’y avait guère la possibilité d’y rester enfant. Non, les choix qui ont été faits alors n’étaient pas le fruit d’une France vivant dans un long fle