Soupçonné par la justice de «détournements de fonds à des fins apparemment personnelles», selon le communiqué du parquet de Paris, le député socialiste de l'Essonne Julien Dray peaufine en catimini ses réponses aux questions que les enquêteurs ne lui ont pas encore posées, mais qui ont été révélées par la presse. Et c'est son dilemme. Car Julien Dray, qui a été perquisitionné à son domicile et à l'Assemblée nationale le 19 décembre, n'a pas été mis en examen puisqu'il ne s'agit pas d'une instruction. Du coup, le voilà obligé, dit-il, de décliner notre proposition d'interview et de réserver ses explications à la brigade financière : «Je ne peux pas me prêter à une instruction en public, explique Julien Dray à Libération . Je fournirai les éléments et les réponses aux questions qu'on voudra bien me poser. Pour l'instant, nous contestons les versions et les interprétations qui ont été données jusqu'à présent.»
Julien Dray et trois membres des bureaux de SOS Racisme et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) sont en effet visés par une enquête préliminaire déclenchée par le procureur de la République de Paris, le 10 décembre, sur la base du rapport de dénonciation de Tracfin (organisme antiblanchiment du ministère des Finances) du 28 novembre. Or, la note de Tracfin sur ces «flux financiers suspects» depuis janvier 2006 à partir de comptes des Parrains de SOS Racisme et de la Fidl, deux associations à but non lucr