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Libération
REPORTAGE

Les sans-abri existent, MAM les a rencontrés

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La ministre de l'intérieur a visité le centre d'hébergement de Nanterre, récuré de fond en comble pour l'occasion.
La ministre de l'Int?rieur Mich?le Alliot-Marie (C) visite le Centre d'h?bergement et d'assistance aux personnes sans abri (Chapsa) de Nanterre, le 26 d?cembre 2008. Cette ann?e, la Bapsa a effectu? 57.000 conduites de personnes vers le Chapsa de Nanterre selon la pr?fecture de police. En ce mois de d?cembre, 150 personnes en moyenne par soir?e sont prises en charge par les ?quipes de la Bapsa, et 10% en moyenne refusent d'?tre achemin?es ? Nanterre. AFP PHOTO STEPHANE DE SAKUTIN (Stéphane de Sakutin/AFP)
par FLORENT PECCHIO
publié le 26 décembre 2008 à 19h34
(mis à jour le 26 décembre 2008 à 19h39)

Non, Michèle Alliot-Marie n’est pas en vacances. La ministre de l’intérieur a passé une partie de son après-midi à Nanterre (Hauts-de-Seine), vendredi, à visiter le Centre d’hébergement et d’assistance aux personnes sans abris (Chapsa). Un centre d’accueil de 300 places, pour les sans-abris recueillis dans Paris.

Visite ministérielle oblige, tout y est propre. Les douches, javellisées. Fermées à clef pour être sûr de les trouver en l'état. «Nous avons été prévenus ce matin», confie Jacques Hassin, responsable des consultations médicales au Chapsa.

Le Chapsa, ce sont quelque 150 personnes qui sont prises en charge chaque jour, en ce mois de décembre. Parmi elles, 10% refusent d'être acheminées ici. Commentaire de la ministre: «C'est le même problème que quelqu'un qui veut se suicider. Soit on le laisse faire, et il meurt, soit on le prend en charge». Une prise en charge qui peut se faire «contre la volonté» de la personne, si sa capacité de jugement est altérée.

«Au chaud, au froid, pfff...»

Protectrice, Michèle Alliot-Marie. Elle s'inquiète des conditions de vie,  des divertissements possibles. Jacques Hassin lui explique qu' «il y a de tout dans ces populations». La preuve par l'image, il raconte que dans la salle télé, en face, on regarde souvent Arte. Les chambres, elles, on ne les verra pas.

Et les résidents, dans tout ça? Pas beaucoup vus non plus. Ils sont là, pourtant. Amochés, tristes, la voix rauque. La ministre répond aux plus téméraires, ceux qui insistent. Sous