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INTERVIEW

A l'hôpital, «les services de réanimation se remplissent mais ne se vident pas»

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Pour le professeur Bertrand Guidet, de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, le patient mort ce week-end faute de soins a «probablement été victime de l'engorgement des services hospitaliers».
par Recueilli par MARIE PIQUEMAL
publié le 30 décembre 2008 à 17h38
(mis à jour le 30 décembre 2008 à 17h39)

Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme est décédé d'un arrêt cardiaque alors que les équipes de secours tentaient de lui trouver un lit dans un service de réanimation approprié.

Ce drame est révélateur des dysfonctionnements du système hospitalier français et en particulier des services de réanimation, explique le professeur Bertrand Guidet, responsable du pôle urgence à l'hôpital Saint-Antoine à Paris et président de la Société de réanimation de langue française.

Y a-t-il en France un déficit de lits dans les services de réanimation ?

C'est très variable selon les régions. Dans le Nord, le manque de lits est un problème récurrent. En revanche, à Paris, la situation est moins tendue avec près de 1.200 lits sur 6.000 au total en France.

Alors comment expliquer que samedi soir, ce patient n'ait pas eu rapidement une place dans un service de réanimation adapté?

Ce n'est pas tant le nombre de lits disponibles en service de réanimation qui pose problème que la manière dont ils sont utilisés. Une partie des lits en réanimation est occupée par des malades qui n'ont rien à y faire ! On est pourtant obligé de les garder faute de pouvoir les transférer dans les services classiques de l'hôpital qui sont saturés. Autrement dit, les services de réanimation se remplissent mais ne se vident pas…

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