Il est près de minuit samedi. A Massy, dans l'Essonne, un homme de 57 ans souffre d'une insuffisance respiratoire sévère. Une équipe du Samu arrive à son domicile, et lui prodigue les premiers soins, avant de le transférer à l'hôpital de Longjumeau, à cinq kilomètres de là, où il est pris en charge aux urgences par un médecin réanimateur. Le malade fait alors «une complication cardiovasculaire» et doit subir une coronarographie. Cet examen permettant de déboucher les artères ne peut être réalisé que dans les hôpitaux équipés. L'établissement de Longjumeau ne l'est pas. Il faut donc en trouver un autre dans les environs. Voilà donc à nouveau le patient dans la «chaîne de régulation» du Samu.
«Saturés».Après, que se passe-t-il ? Manque de lits ou défaut d'orientation ? «En fait, cet homme n'a pas été mis dans le bon tuyau tout de suite», résume le professeur Jean-Yves Fagon, directeur de la politique médicale de l'AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris). Seulement voilà, «samedi soir, en pleine période de fêtes, impossible de trouver une place dans les hôpitaux de la région. Tous les services de réanimation sont saturés…» raconte Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui a révélé les faits dimanche. «L'équipe du Samu a appelé 27 hôpitaux en Ile-de-France et même à Amiens et à Troyes avant de trouver un lit !» s'indigne Patrick Pelloux. «Vingt-quatre», rectif