Aujourd’hui conseillère du gouvernement norvégien, Eva Joly, l’ex-juge d’instruction de l’affaire Elf, sera candidate sur la liste des Verts aux européennes.
Quel est le sens de l’annonce, par Nicolas Sarkozy, d’une suppression du juge d’instruction ?
J’ai pensé jusqu’au dernier moment qu’il ne s’agissait que d’une fausse rumeur. Ce projet du président de la République est une atteinte majeure à notre Etat de droit et à l’équilibre de nos institutions. Le juge d’instruction est une garantie pour le citoyen d’une instruction à charge et à décharge. Comment croire qu’un parquet aux ordres - qui viendrait le remplacer - conduirait mieux l’enquête ? En réalité, on s’apprête à désarmer la justice, au moment où de grands acteurs économiques portent, par leurs fautes de gestion, une immense responsabilité dans la crise financière. Il est aussi profondément choquant que le président de la République vienne dire que cette réforme pourra entrer en application en 2009. C’est un geste d’autocrate. Envisage-t-il aussi de revenir aux ordonnances ? La procédure pénale ne peut être réformée qu’après un débat parlementaire, et c’est mépriser nos institutions que de l’ignorer à ce point. Il ne fait pas de doute que le Président veut installer une dépénalisation des délits financiers.
Nicolas Sarkozy évoque le respect des droits des personnes mises en examen…
Le véritable projet est de bâillonner et de supprimer les contre-pouvoirs en France. Seules 5 % des affair