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Libération

Dans l’ère du soupçon

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Nicolas Sarkozy a mis les ados au cœur de son discours sécuritaire.
publié le 8 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 6h51)

Simples dérapages verbaux ou véritables menaces de mort proférées lors d'un conseil de discipline ? La justice devra trancher, après la mise en cause des trois lycéens du lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine). Mais d'ores et déjà, leurs gardes à vue et mises en examen pour «menaces de mort sur personne chargée de mission de service public et menace d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes» (lire page 14) sont en phase avec le tour de vis revendiqué par Nicolas Sarkozy vis-à-vis d'une jeunesse accusée de sortir du rang.

Ministre, candidat, Président, il n'a eu de cesse de répéter que : «Quand le maître entre dans la classe, les élèves se lèvent.» Quelques semaines après son élection, il se rendait dans un lycée pour rappeler son soutien aux enseignants et qualifier «d'authentique scandale» le fait que des profs puissent être insultés, voire frappés. «Je veux que les enseignants soient respectés, je veux que leur autorité soit confortée, je veux qu'ils aient la sécurité à laquelle ils ont droit», avait dit le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy n'a pas le monopole du rôle de Père fouettard à l'encontre des jeunes délinquants. En son temps, Jean-Pierre Chevènement, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, s'était attaqué à ceux qu'il appelait les «sauvageons».

Mais avec Nicolas Sarkozy, les jeunes, qu’ils tiennent les murs de leurs cités ou qu’ils militent contre lui, sont entrés dans l’ère du soupçon renforcé. Dès son a