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Interview

Entre modèle et contre-exemple

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Six personnalités commentent le choix de Rachida Dati.
publié le 10 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 janvier 2009 à 6h51)

Maya Surduts

Collectif pour le droit des femmes

«C’est dangereux»

«Rachida Dati est une personne publique de premier plan, dont les faits et gestes ont un impact. Quand elle reprend une activité normale cinq jours après son accouchement, on entend: "Si elle peut le faire, c’est à la portée de tout le monde". Cela risque de servir d’argument aux employeurs et de remettre en cause le congé maternité, une conquête du droit des femmes. Dans un contexte où les acquis ont tendance à être remis en cause, c’est dangereux. On se félicite que les femmes en France aient un taux d’activité et un taux de fécondité élevés par rapport à la moyenne européenne, il ne faut pas remettre en cause les droits. On est déjà inquiet pour le droit à l’avortement, le système de l’école maternelle est lui aussi attaqué… Là, le congé maternité. On sait que dans les entreprises, certaines femmes ne retrouvent pas leur poste après une grossesse, ou se font licencier abusivement. Rachida Dati n’a pas les mêmes conditions de vie que la moyenne des femmes, elle ne doit pas mettre en danger les autres.»

Nathalie Kosciusko-Morizet

Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie

«La liberté de chacune»

«Le congé maternité est un droit entier et total qu’il faut défendre et sur lequel il n’y a pas à revenir. En même temps, il y a la liberté de chacune de choisir comment utiliser ce congé. Cela relève de la sphère privée. Rachida Dati fait le choix personnel d’écourter son congé, en toute liber