Brice Hortefeux s’apprête à quitter son ministère : l’occasion de faire le triste bilan de son action… Qui aurait cru, voici deux ans, que nous vivrions un jour dans un pays qui tient une comptabilité scrupuleuse des expulsés ? Un pays - celui des droits de l’homme, selon le cliché encore en vigueur - qui a établi des quotas de «retenus» et «d’éloignés» et où le ministre chargé de ces sordides calculs constate en fin d’année qu’il a un peu dépassé son «objectif». Son patron lui avait demandé d’éloigner 26 000 immigrés, la police annonce 29 799 reconduites à la frontière (contre 23 200 en 2007). Voilà un ministre performant comme les aime Nicolas Sarkozy ! Et tant pis si dans le lot, depuis vingt mois, nous avons vu des bébés en garde à vue, des enfants en rétention, des familles brisées… et des fonctionnaires de préfectures ou d’autres organismes publics servir de supplétifs aux policiers chargés des expulsions. La France que nous voyons aujourd’hui n’est plus tout à fait, sur ce plan-là, celle que nous aimons. Elle est devenue un pays où les centres de rétention nous font honte et où les drames familiaux chez les immigrés sans papiers, à côté de chez nous, nous choquent jour après jour.
La seule bonne nouvelle face à ce malaise est la mobilisation des citoyens dans les écoles et les quartiers pour s’opposer à cette politique. Cimade, RESF, LDH et autres associations et réseaux portent haut la bannière des droits de l’homme. Ils ont même réussi à réveiller le PS, décidé à se