Même lorsqu'on les sépare, Christine Boutin et Fadela Amara continuent à en découdre. Hier, la ministre du Logement a engagé une partie de bras de fer pour garder sous son autorité l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui instruit, finance et suit l'avancement des projets de réhabilitation et de transformation des quartiers dans les banlieues en difficulté. L'Anru, c'est le bras armé de la politique de la ville. Pierre Cardo, député-maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), l'une des communes emblématiques de la politique de la ville, rappelle que l'Anru «a été créée dans le cadre d'une loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine», en 2003, lorsque Jean-Louis Borloo était en charge de ce dossier.
Démolition. La filiation politique de la ville-Anru est nette. Pourtant, en tant que ministre du Logement, Christine Boutin estime qu'il serait «complètement stupéfiant» que la tutelle dont elle dispose sur l'Anru lui échappe. Tout ça au motif que la rénovation urbaine comprend un gros volet de démolition et de reconstruction de logements. Sauf que sa déclaration fait fi du récent remaniement gouvernemental : le secrétariat d'Etat chargé de la Politique de la ville de Fadela Amara a été détaché du ministère de Christine Boutin, pour être rattaché au ministère très transversal de Brice Hortefeux : Travail, Relations sociales, Solidarité, Famille et aussi la Ville. Autant dire qu'un secrétariat