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Libération
Interview

«Les policiers sont écœurés»

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Intérieur. Alors que les gardiens de la paix, de plus en plus inquiets, appellent à une manifestation nationale, Roland Gatti, ancien délégué syndical, dresse un état des lieux :
publié le 27 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 27 janvier 2009 à 6h51)

La grogne monte dans les commissariats. Deux des principaux syndicats de gardiens de la paix ont appelé, hier, les policiers à une manifestation nationale, le 28 mars, afin de «protéger les acquis sociaux» et de dénoncer les suppressions d'emploi dans la police. Un peu plus tôt dans la matinée, le Syndicat général de la police (SGP-FO) et l'Unsa-police avaient rassemblé entre 200 et 300 de leurs délégués devant l'administration de la police à Paris (XVe) pour protester contre la signature d'un protocole sur le pouvoir d'achat des fonctionnaires entériné par un seul syndicat de gardiens de la paix, Alliance, réputé proche de la majorité. Pour le SGP-FO et l'Unsa-police, «plusieurs dizaines de milliers de policiers verront leurs acquis sociaux laminés» par ce dispositif, et «le gouvernement prépare en réalité la privatisation de la sécurité intérieure». Libération a demandé à un gardien de la paix fraîchement retraité de dresser un état des lieux dans ce contexte de tension inédit depuis la grogne policière de l'automne 2001. Roland Gatti, 55 ans, était fonctionnaire à la Police aux frontières (PAF) de Metz (Moselle) et délégué du SGP jusqu'en juin. En 2005, il dénonçait déjà dans Libération les expulsions «à tour de bras» pour«faire du chiffre». Une prise de position courageuse qui lui avait valu pas mal de soucis avec sa hiérarchie.

Vous avez exercé les dernières années de votre métier sous le ministère de Nicolas Sarkozy, quel bilan tirez-vous de son action à l’Intérieur ?

Beaucoup de communication pour faire croire que tout allait changer et au final des parol