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Libération
L'hôpital au scanner (Série 1/5)

Avicenne, hôpital de la charité

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A Bobigny, le service des urgences tente de compenser les carences de la médecine de ville auprès d’une population défavorisée.
French surgeons operate on a patient to remove an ovarian cyst at the Ambroise Pare hospital in Marseille, March 25, 2008. REUTERS/Jean-Paul Pelissier (FRANCE) (REUTERS)
publié le 10 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h51)

On s’attendait à un endroit sinistré, déstabilisé par le manque de moyens. Et voilà que les urgences de l’hôpital Avicenne de Bobigny, planté en Seine-Saint-Denis dans le département le plus précaire de France, fonctionnent plutôt bien. Et tous le disent : ils aiment ce qu’ils font.

«SDF». Bien sûr, les difficultés ne manquent pas. Dès que l'on passe le sas des ambulances, il y a une affichette. Ecrite à la main : «Ce jour, manque d'effectifs. Il y a que deux infirmières au lieu de quatre normalement. Délai d'attente plus long. Merci de votre compréhension.»

Dans la salle d'attente, en ce début de matinée, ils sont cinq. Ils attendent. «Mon médecin ne consulte que cet après-midi, j'ai trop mal à l'oreille», dit cet homme d'une cinquantaine d'années qui travaille dans l'alimentation. Un jeune Noir, à ses côtés : «Je suis arrivé à 8 heures, cela fait deux heures… Je me gratte, c'est épouvantable, je ne me sens pas bien du tout, tout mon corps me gratte.» Une femme : «J'ai une maladie cardiaque, il y a deux jours je suis venue. Et là, j'attends. Quand on a mal, ça fait long. Mais ici, on est bien soigné, c'est pour cela que je viens.»

Des petites urgences qui côtoient des plus grandes. DLilia Hamza n'est pas choquée par la présence de ces personnes qui viennent aux urgences comme on irait au dispensaire. «C'est la vie… Très peu de personnes ont des médecins traitants, alors ils se rendent ici.»A 34 ans, ell