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Libération
L’hôpital au scanner (série 3/5)

«Amputer est plus rentable que traiter»

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En diabétologie et ailleurs, malaise face à la tarification par activité.
publié le 12 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 février 2009 à 6h51)

C'est un lieu commun : l'hôpital public serait malade. Et si c'était plutôt les médecins hospitaliers qui l'étaient, atteints d'une étrange pathologie, véhiculée par un méchant virus qui répond au nom de T2A ? Que ce soit dans les hôpitaux de Paris, Marseille, Lyon, ils n'ont que ce sigle à la bouche, comme une obsession. Les manifestations cliniques de cette infection sont particulières, et se traduisent par un drôle de langage. On entend ainsi un chef de service dire : «Il me faut optimiser la codification (1).». Un autre : «Le bon patient, c'est le GHS.» Ou encore : «La T2A impacte ma pratique médicale.» Plus grave, ce virus les fragilise au point de mettre en cause, disent-ils, le noyau dur de leur pratique. Sale affaire, en tout cas. Car au-delà de l'ironie, il serait illusoire de croire que cette fièvre-là va s'estomper au bout de quelques jours. Quoi qu'en dise la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, rarement la communauté médicale hospitalière n'a été à ce point déstabilisée.

Hanche. La T2A - plus communément appelée la tarification par activité - est un nouveau système de comptabilité. Auparavant, tout établissement recevait une somme globale, à charge pour lui de se dépêtrer. Désormais, les experts du ministère de la Santé ont mis au point un système où l'hôpital est un producteur de soins que l'on pourrait facturer. Dans ce système, chaque prise en charge de pathologie, ramenée à un groupe homogène de malades, a un co