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TRIBUNE

Soigner ou coder ?

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par Jean-Vital de Monléon, praticien hospitalier en pédiatrie au CHU de Dijon
publié le 12 février 2009 à 6h52

L’hôpital dans son ensemble est en crise, les hôpitaux et particulièrement les CHU affichent des déficits records. La carence en personnel médical ou paramédical se fait cruellement sentir.

Sur bien des plans et notamment celui de la revendication, je me considère comme un praticien hospitalier de base : je n’ai jamais été syndiqué, je ne me considère pas comme un opposant du gouvernement et loin de la guerre entre les administratifs et les médecins, qui a trop souvent sévi dans les hôpitaux, je suis persuadé que le directeur de mon CHU fait de grands efforts pour sortir notre établissement de l’ornière. Je m’occupe peu et sans doute pas assez de l’avenir de ma profession et du fonctionnement de mon hôpital. Je suis un médecin des hôpitaux standard, qui passe pas mal de temps à s’occuper de ses petits patients, puisque j’ai la chance d’être pédiatre.

Malheureusement, au fil des années, nous sommes de plus en plus contraints de nous éloigner de notre fonction initiale, celle de tenter de guérir, de soulager. Plus que des revendications corporatistes, souvent justifiées sur la retraite, les rémunérations des gardes, les heures supplémentaires, c’est bien cela qui décourage nombre d’entre nous.

Depuis quelques années, les services hospitaliers sont obsédés par une nouvelle obligation : le codage. C’est-à-dire, pour chaque patient qui quitte le service, nous devons donner un code international qui correspond à un diagnostic. C’est grâce à ce sacro-saint codage que nous obtenons un