La France est marquée par la ségrégation territoriale. Les cités sont devenues «les prisons sociales» de la République : leurs habitants subissent une relégation dont ils ne peuvent plus, statistiquement, s’échapper. Les Français issus de la diversité s’y trouvent piégés. Au même titre que beaucoup de familles modestes. Mais plus encore, du fait d’une politique de logements sociaux qui, depuis un demi-siècle, y entasse les primo-arrivants.
Que faire ? Premier axe, toujours annoncé à coups de «plans banlieues» mais jamais réalisé : un investissement public massif dans les cités. La logique est celle d’une «discrimination positive territoriale» : donner plus aux quartiers qui ont moins.
L’école s’impose comme la priorité numéro 1. Les zones d’éducation prioritaire sont typiquement un outil de discrimination positive territoriale. Si leurs résultats sont décevants, c’est d’abord que leurs moyens sont insuffisants et saupoudrés : à peine 7 % de moyens en plus pour un élève en ZEP - contre 100 % aux Pays-Bas. Un véritable effort financier pour les ZEP des cités permettrait de limiter la taille des classes, d’attirer les enseignants expérimentés, d’adapter les moyens pédagogiques, avec tutorat et soutien scolaire.
Au-delà de l’école, il faut investir dans les services publics de ces territoires - grands absents, au passage, du plan de relance du gouvernement. Obstacle majeur, la fiscalité locale : elle constitue une invraisemblable «trappe à pauvreté». La taxe d’habitation, corrélée