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Libération
Analyse

Les différentes pistes de l’enquête

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Tout en procédant à des vérifications, le juge n’a jamais privilégié l’hypothèse criminelle.
publié le 23 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 février 2009 à 6h51)

Depuis huit ans, plusieurs thèses divergentes de celle avancée par les 205 pages de l'ordonnance de renvoi, qui n'a jamais privilégié la piste criminelle, affleurent. Parmi elles, celle soutenue par le journaliste du Figaro, Marc Mennessier, qui n'exclut pas un acte intentionnel et qui, par ses articles, a obligé le juge Thierry Perriquet à procéder à des vérifications, sans trop y croire. Le journaliste a résumé sa thèse dans son livre AZF, un silence d'Etat (1). Diplômé de l'école des ingénieurs agricoles de Dijon, Mennessier a étudié pendant cinq ans la chimie des substances utilisées dans l'agriculture, en particulier le nitrate d'ammonium. 296 tonnes de ce produit, stockées dans le hangar 221 de l'usine AZF, sont à l'origine de la détonation. Pour le juge Perriquet, les experts ont démontré que l'explosion résulte de manipulations entre ce nitrate d'ammonium et un dérivé du chlore, le DCCNa.

Sous-vêtements. A l'inverse, des professionnels de la discipline rétorquent qu'une telle explosion a bien été vérifiée, mais en laboratoire, et donc dans des conditions très différentes du hangar 221. Ainsi Armand Lattes, professeur émérite de chimie de l'université Paul-Sabatier de Toulouse, affirme «qu'aucun chimiste sérieux ne peut retenir l'enchaînement des réactions présentées». Même appréciation pour Georges Guiochon, professeur de chimie analytique à l'université du Tennessee, l'un des meilleurs spécialistes du nitrate d'ammonium. Co